Descriptif
Le "Diet Heart Concept" s'est imposé à partir des années 60 comme "noyau dur" des connaissances scientifiques sur l'étiologie de la maladie coronaire. Il stipule que le risque coronaire des individus, et donc des populations, dépend étroitement du niveau de leur cholestérolémie et qu'il est déterminé principalement par l'apport en acides gras saturés et en cholestérol de leur alimentation. Les comparaisons internationales [1] et, tout particulièrement, celles de l'étude "Seven Countries" [2] ont joué un rôle important dans l' établissement de ce concept.
La corrélation élevée entre la mortalité coronaire observée dans de nombreux pays et les caractéristiques de l'apport lipidique moyen de leur alimentation a été répétitivement montrée durant les vingt dernières années mais, dès 1981 [3] nous avions souligné que la fréquence de la maladie coronaire en France était nettement inférieure à celle des pays Anglosaxons et d'Europe du Nord alors que l'apport lipidique moyen de la population semblait voisin. D'autres résultats épidémiologiques, obtenus en particulier dans l'Etude Prospective Parisienne, ont confirmé cette observation et, en 1987, JL. RICHARD évoquait, pour la première fois, le "paradoxe français" [4]. Plusieurs auteurs ont depuis discuté cette notion [5,6,7,8].
Dans le présent travail, nous comparons la structure de la mortalité prématurée (45-64 ans) en 1986 et la consommation alimentaire moyenne en France (1981-1985) à celles des pays voisins du Nord (Allemagne Fédérale et Belgique) et du Sud (Italie et Espagne). L'hétérogénéité de la mortalité et de l'incidence de la maladie coronaire dans les régions du Nord et du Sud de la France est également décrite à partir des données MONICA [9]. Enfin dans une troisième partie, nous évoquerons le rôle de la distribution de la consommation d'alcool sur la structure de la mortalité et de la morbidité des populations.
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