Descriptif
Le but de cette revue générale est de fournir aux médecins et aux diététiciennes les informations qui peuvent leur être utiles dans leurs prescriptions individuelles.
Il n'aborde pas la question de savoir quelle dose de vitamine supplémentaire pourrait être autorisée dans les aliments et leurs substituts ; il s'agit d'une responsabilité différente : celle de l’État vis-à-vis de la population en général.
Les vitamines jouissent d'une excellente réputation : elles sont considérées comme nécessaires et inoffensives, ce qui est exact pour les doses recommandées à titre nutritionnel (A.N.C (1)), et cesse de l'être, pour certaines d'entre elles, aux fortes doses. Ce dilemme est illustré par la figure 1. Ce schéma fait apparaître une différence importante : au-delà de l'A.N.C les vitamines cessent d'être "nécessaires", elles peuvent être utiles pour des raisons thérapeutiques : ce n'est plus de la diététique générale mais une prescription particulière. La dose à partir de laquelle apparaissent les premiers risques d'effets secondaires devient alors une information importante à connaître pour les diététiciennes, les médecins et les pharmaciens. Ce travail a été entrepris dans le but de répondre à cette question : collecter, autant que faire se peut, toutes les publications sur des effets secondaires en relation avec des vitamines et les ranger par ordre croissant de doses ingérés afin de situer le risque éventuel par rapport à la dose conseillée à titre nutritionnel, ANC.
On fait généralement remarquer que le nombre restreint de publications sur les effets secondaires des vitamines plaide en faveur de leur sécurité d'emploi. Cet argument doit être ramené a sa juste valeur, car il se nourrit de lui-même. A cause de la grande confiance que les malades et les médecins ont dans les vitamines, ils ne pensent pas à leur attribuer tel ou tel trouble... d'où la rareté des observations. L'exemple est donné par les complications hépatiques de la vitamine A : 1943, publications expérimentales sur cette hépatotoxicité - Années 50-60 et suivantes, large emploi de la vitamine A en dermatologie - 1966, premières publications - cas par cas - de complications hépatiques chez l'homme... et seulement 1991, publication d'une série de 41 cas réunis dans un seul centre spécialisé d'hépatologie à Bruxelles (3).
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